Actualité des sapeurs-pompiers
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Bulle : Une usine chimique et un quartier évacués à la suite d'une fuite de gaz
Proposé par : admin Le 09/05/2004 Ã 18:38
Bulle (FR) - Un nuage d'azote s'est échappé des installations de DuPont tôt hier matin. Pour les autorités, la population n'a jamais été en danger. N'empêche, l'incident pose de nouveau le problème de la présence des industries à risques à proximité des habitations.
Les habitants du quartier bullois de Saucens ont eu droit à un réveil plutôt mouvementé hier matin. Plus de 190 personnes, résidant et travaillant dans la zone allant jusqu'à Espace Gruyère, ont en effet été évacués vers 6 h par une vingtaine d'agents de la police fribourgeoise. Alors que la rue de Vevey a été fermée durant plus d'une heure et demie. La raison de cette agitation? Une fuite de gaz dans les locaux de DuPont Polymers Powders Switzerland Sàrl.
Le personnel de l'usine chimique avait constaté trente minutes plus tôt une surpression anormale dans une citerne contenant de l'azote. Il a alors informé le Centre d'engagement de l'alarme de la police qui a donné l'alerte. Dix pompiers du Centre de renfort (CR) de Bulle et trois véhiculent d'intervention ainsi qu'une ambulance ont débarqué très rapidement sur les lieux. «Il y a eu plus de peur que de mal», témoigne un employé d'un des leaders mondiaux des poudres thermoplastiques. Le dispositif a été ainsi levé à 7 h 40 à la suite d'une séance avec Maurice Ropraz, préfet de la Gruyère, ajoute la police fribourgeoise dans son communiqué de presse. Quant à l'usine, elle a pu redémarrer son activité dans la matinée, indique-t-on chez DuPont.
Du côté des pompiers gruériens, on explique que tout était sous contrôle durant l'intervention. La population n'a couru aucun danger. «Nous avons décidé avec la police d'évacuer une zone de 250 mètres autour de l'usine par mesure de sécurité», déclare Albert Frossard, commandant du CR. Craignait-il une explosion? «Non. L'azote est un gaz inerte et non toxique (ndlr: il entre dans la composition de l'atmosphère). Il y avait plutôt un risque de nuage et de manque d'oxygène. Mais les conditions météorologiques, humides et fraîches, ont joué pour nous. C'était en fait un exercice non organisé, même si on ne sait jamais ce qu'on va trouver lors d'une intervention chimique.»
danger de la proximité
N'empêche, cet incident pose une nouvelle fois la question des industries à risques situées à proximité des bâtiments habités. Malgré elles dans le cas des installations DuPont qui avaient été construites il y a une cinquantaine d'années au milieu des prés. Pour l'Etat, il n'y a néanmoins pas péril en la demeure. «L'usine bulloise a été assainie à 100 % selon les normes de l'Ordonnance fédérale sur la protection contre les accidents majeurs», confie Rolf Weber, du Service fribourgeois de l'environnement.
Un accident comme celui qui a pulvérisé l'usine toulousaine d'AZF en septembre 2001 est-il donc impossible dans nos régions? L'explosion avait tué une trentaine de personnes. Le risque zéro n'existe pas, répondent en substance les autorités fribourgeoises qui ont établi une carte des sites dangereux. Il y en a un peu moins de 200 dans le canton.
«Des plans d'intervention ont également été discutés avec les pompiers des lieux concernés», poursuit Rolf Weber qui préside le Groupe fribourgeois de protection pour les accidents majeurs. Ces documents indiquent notamment quels sont les produits chimiques utilisés dans les usines, comment y intervenir et avec quels moyens en cas de feu ou même d'explosion.
A Bulle, les pompiers connaissent ces points «chauds». DuPont y figure bien entendu. Tout comme les installations pharmaceutiques d'UCB Farchim, à proximité de l'autoroute A 12, et celles de Liebherr. Il y a aussi desdépôts de bouteilles à gaz. «Reste qu'avec le chimique», reconnaît le commandant du CR gruérien, «on ne sait pas toujours ce qui nous attend...»
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