[ Retour à la page précédente ]
«Dusty» est venu spécialement de Neuchâtel pour aider les enquêteurs, après l'incendie de la synagogue de Malagnou. Car la piste criminelle n'est pas écartée.
Il passe partout, part, revient, flaire le moindre recoin. «Dusty» est un animal très particulier: un chien policier renifleur, tout spécialement dressé pour dénicher des résidus de liquides inflammables, suite à des incendies. En clair, «Dusty» traque les indices pouvant conduire à une piste criminelle. Venu de Neuchâtel, il était à l'oeuvre, hier, dans la synagogue de Malagnou. Le bâtiment a été ravagé, jeudi matin, par un violent sinistre, et pour l'heure, la police n'écarte pas l'hypothèse d'un acte intentionnel.
La police technique et scientifique est sur place depuis jeudi matin. Mais jusqu'ici, «les premiers indices récoltés ne permettent en aucun cas de se prononcer sur l'origine exacte du sinistre», explique Eric Cosandey, porte-parole de la police genevoise. Un acte criminel n'étant pas exclu, malgré l'absence de déprédations de style graffitis, tags ou inscriptions antisémites, c'est donc pour aider les enquêteurs que «Dusty» a été engagé, hier matin.
Traque aux liquides inflammables
«Nous intervenons surtout en
Suisse romande», explique son maître, Emre Ertan, inspecteur
scientifique à la police neuchâteloise. Dressé en Angleterre, le
springer spaniel est capable de flairer le moindre résidu de liquide
inflammable, telle une goutte d'essence. «On appelle cela des liquides
accélérants, explique Emre Ertan. Leur présence peut prouver que
l'incendie a été bouté intentionnellement.» «Dusty», lui, ne fait que
marquer l'endroit où il a senti quelque chose. «Pour lui, c'est un
jeu», sourit son maître. Ce sont ensuite aux spécialistes d'opérer les
prélèvements nécessaires à une analyse, qui nécessite toujours
plusieurs jours avant de livrer des résultats.
Il n'existe en Suisse que quatre chiens renifleurs, dont un, depuis le mois de mars, dans le canton de Vaud. Les deux autres se trouvent à Schwytz et à Berne. «Dusty» a-t-il du succès dans ses recherches? «En Suisse, pas plus de 5% des incendies sont d'origine criminelle, souligne Emre Ertan. Mais mon chien a permis, notamment, de résoudre le cas de l'incendie du Niel's Club, une discothèque lausannoise.» Et dans la synagogue de Malagnou, «Dusty» a-t-il flairé le bon indice? «Inutile de me le demander, je ne vous répondrai pas», sourit l'inspecteur scientifique neuchâtelois.
Source : Le Matin - Xavier Lafargue
Genève : Chien renifleur en renfort
Les commentaires anonymes ne sont pas autorisés, veuillez vous enregistrer
Les commentaires sont la propriété de leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leurs contenus !