Actualité des sapeurs-pompiers
[ Retour à la page précédente ]
Les pompiers lâchent les guêpes ? Mise au point...
Proposé par : citizen Le 03/08/2007 Ã 17:50
«Un article lamentable» Comment ne pas réagir à un titre déplorable amenant à un article truffé de fausses informations pour nos citoyens valaisans (Le Nouvelliste» du 16 juillet).
Etant à la tête des sapeurs-pompiers romands de ce canton, quelle ne fut pas ma surprise en lisant votre article dans un journal valaisan et prenant à témoins des pompiers d’autres cantons… Les sapeurs-pompiers sont des gens motivés par une âme bonne et généreuse afin d’aider les citoyens de leur village, de leur canton et de leur pays, prêts à affronter les aléas de la vie pour toutes interventions que ces citoyens espèrent nous voir accomplir. «Le 118 pas forcément le bon numéro»: en écrivant cela vous mettez en doute la bonne image et surtout la bonne presse que nous avons auprès de nos citoyens. Le numéro 118 est un numéro d’urgence et d’alarme. Si l’appel n’est pas destiné au service du feu, je pense que ce n’est pas le rôle d’un journaliste de le décider mais bien à l’excellent travail du centraliste qui déviera cet appel vers le numéro adéquat. «Les pompiers renvoient ces travaux aux entreprises de désinfestation»: j’ai suivi le lien de la fin de cet article et il s’avère qu’il n’y a aucune entreprise de ce type en Valais. De plus, je vous signale qu’aucun pompier ne refuse une mission qu’il a reçue! Si une entreprise de ce type est contactée, c’est bel et bien par un privé et non pas par les sapeurs-pompiers!
«Les professionnels qui utilisent des produits toxiques doivent obtenir un permis»: savez-vous que les sapeurs-pompiers valaisans ne sont pas des professionnels? Cependant les produits que nous utilisons pour éliminer les nids de guêpes sont des produits à la toxicité identique à la plupart des produits de nettoyage en vente libre dans tous les commerces, pharmacies et autres drogueries. Si l’on enlève l’autorisation d’utiliser ces produits aux sapeurs-pompiers formés et entraînés à manipuler ces derniers, quels cours devront suivre les ménagères pour utiliser un décapant pour leur four?
«La lutte contre les insectes n’est ni une obligation ni une «tâche essentielle» des soldats du feu»: force est de constater que les personnes travaillant à l’organe fédérateur s’exprimant ainsi sont des bureaucrates et qu’ils devraient se rendre sur le terrain afin d’apprendre concrètement ce qu’est la tâche d’un sapeur-pompier. Lorsqu’un directeur d’établissement cantonal se permet d’écrire «c’est déjà assez difficile de trouver des gens disponibles: autant éviter de les charger inutilement», il y a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête! Pour trouver des gens disponibles, il faut arrêter d’entraver le travail des sapeurs-pompiers avec des règles qui sont contraires à notre éthique. Pour ce qui est de charger inutilement les pauvres sapeurs-pompiers que nous sommes, il serait plus judicieux de nous donner la possibilité d’intervenir et de mettre en pratique notre formation afin que celle-ci ne serve pas uniquement à parquer les véhicules lors de manifestations. Vous relevez dans cet article que les gens ayant de l’expérience dans le domaine de l’intervention «nids de guêpes» pourront continuer à intervenir! Je vous signale que c’est le cas de la majorité des pompiers et ce depuis fort longtemps. «Dans une petite commune comme la nôtre, ça faisait partie des services de proximité que l’on rendait volontiers»: ces services de proximité sont importants et doivent continuer! Le but de cette manœuvre est clairement affichée en fin d’article: décharger les budgets communaux en laissant ces services aux entreprises privées: appelez-nous! Nous interviendrons et nous encaisserons! Mais au final qui paye? Le citoyen qui n’en demande pas tant. Les entreprises doivent vivre mais pas au détriment des services du feu ni du citoyen.
Enfin, relever les propos d’un pompier qui se plaint de travailler en disant «mais à force de nous appeler pour tout et n’importe quoi, on devient la bonne à tout faire» est parfaitement déplacé. Les pompiers pensant ainsi doivent laisser la place à des pompiers volontaires qui se sont engagés pour aider leurs concitoyens. Les personnes qui ont des réticences à intervenir sur autre chose que des feux et qui ne sont là que pour l’exceptionnel ne devraient pas être appelées sapeurs-pompiers mais plutôt voyeurs ou «commères» comme on aime à dire dans notre beau Valais. L’éthique du sapeur-pompier est valable pour tous les sapeurs-pompiers du monde et est appliquée par la majorité d’entre nous! Je vous laisse le soin de la lire, peut être comprendrez-vous mieux ma position.
Altruisme, efficience, discrétion
«Je ne veux pas connaître ni ta philosophie, ni ta religion, ni ta tendance politique, peu m´importe que tu sois jeune ou vieux, riche ou pauvre, Suisse ou étranger.
Si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n´est pas par indiscrétion mais bien pour mieux t´aider. Quand tu m´appelles, j´accours, mais assure-toi de m´avoir alerté par les voies les plus rapides et les plus sûres. Les minutes d´attente t´apparaîtront longues, très longues; dans ta détresse pardonne mon apparente lenteur.»
Eddy Gay, Verbier, sapeur-pompier
Source: Tribune libre du Nouvelliste (01.08.2007)Les pompiers lâchent les guêpes ? Mise au point...
Les commentaires anonymes ne sont pas autorisés, veuillez vous enregistrer
Les commentaires sont la propriété de leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leurs contenus !
Sarmel a écrit : le 03.08.2007 21:52: |
|
Bel article, surtout le quatrième paragraphe qui peut faire réfléchir...
|
|