Actualité des sapeurs-pompiers
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Lutry VD : Carambolage sur l'A9 - "le bruit des chocs était horrible"
Proposé par : admin Le 10/04/2008 Ã 09:10
Un carambolage gigantesque impliquant 69 véhicules a fait un mort et 18 blessés, dont deux sérieusement, hier vers 14 h 10 sur l'A9. Trois témoins, dont une monitrice d'auto-école, ont confié leurs émotions au «Matin»
«Je roulais à 70 km/h au maximum car on n'y voyait pas à 50 mètres. Soudain j'ai vu des voitures qui s'encastraient les unes dans les autres devant moi. J'ai eu beaucoup de chance car j'ai réussi à éviter la collision. Après avoir immobilisé notre véhicule, mon épouse et moi entendions les voitures taper les unes contre les autres. Le bruit des chocs était horrible.»
Marianne et Roger Constantin, automobilistes valaisans, sont des miraculés du carambolage qui a semé la terreur hier vers 14 h 10 sur l'autoroute A9, à la hauteur du viaduc de la Lutrive.
Le drame s'est produit chaussée lac, en direction du Valais, entre la jonction de Belmont-sur-Lausanne et l'aire de repos de Lavaux, au-dessus de Lutry (VD).
En cause, selon les éléments de l'enquête, une première collision impliquant trois véhicules. Le brouillard épais et la pluie dense ont ensuite précipité le drame et les collisions en chaîne. Total: 64 voitures et 5 camions impliqués. Le chauffeur de l'un d'eux, âgé de 44 ans, est décédé sur place. Il était au volant d'un camion de l'entreprise Colas. Contacté par «Le Matin» hier soir, le siège suisse de la firme de construction routière, basé à Lausanne, était sous le choc: «Nous avons perdu l'un de nos compagnons. Nous pensons avec émotion à sa femme et à ses enfants.»
Au total, une vingtaine d'ambulances sont intervenues. Elles ont pris en charge les 18 blessés, dont deux graves, depuis un poste médical avancé élaboré par la police sur l'autoroute, et les ont acheminés vers différents hôpitaux de la région. La Rega est restée bloquée au sol en raison de la météo (lire encadré). La cinquantaine d'autres personnes impliquées dans le carambolage ont été acheminées dans les locaux de la police vaudoise à la Blécherette. Une prise en charge psychologique les y attendait.
L'autoroute a été fermée dans les deux sens entre Chexbres et Vennes (VD) jusqu'à 19 h pour la chaussée montagne. La chaussée lac a pu être rouverte à 21 h.
«Nous étions épouvantées»Anne Bornand, monitrice d'auto-école à Vevey (VD), rentrait d'un examen avec une élève: «J'étais au volant, car c'est la règle au retour d'un examen. Je me trouvais dans les dernières voitures et j'ai pu éviter la collision grâce à l'intervention de deux héros, deux jeunes hommes qui gesticulaient pour nous avertir. Je venais d'expliquer à mon élève la procédure à suivre lorsqu'on rentre dans un banc de brouillard épais. Ensuite, nous étions toutes deux épouvantées par ce qu'on voyait. On a vu des voitures gicler contre les glissières de sécurité. C'est lorsque le brouillard s'est levé que nous nous sommes rendu compte de l'ampleur du carambolage. Tous ces blessés, c'était choquant. C'était le jour de mon anniversaire, je recevais plein d'appels enthousiastes pendant que j'étais bloquée. Je n'avais pas du tout le coeur à rire.»
Roger Constantin, l'automobiliste qui a échappé au drame avec son épouse, témoigne: «Je suis resté avec mon épouse dans mon véhicule durant dix minutes jusqu'à ce qu'on n'entende plus rien. Ensuite, nous avons porté secours à deux personnes. Nous les avons sorties de leur véhicule et recueillies dans notre voiture pour qu'elles restent au chaud. Elles n'étaient pas gravement blessées.»
Contacté sur les lieux du drame, Jean-Jacques Hornberger n'avait pas encore rassuré ses proches: «Pour moi, c'était un gros choc. Je me suis fait percuter par l'arrière alors que j'étais à l'arrêt. Mon véhicule est hors d'usage. Je me trouvais en plein milieu du carambolage. Heureusement, je ne suis pas blessé.»
Ce gigantesque accident a nécessité l'intervention de 170 spécialistes des services d'urgence et de secours.
Peu après, juste après le tunnel de Belmont, un deuxième accident s'est produit en raison du ralentissement provoqué par le carambolage. Douze véhicules ont été impliqués, mais il n'y a pas eu de blessés.
«J'ai cru que j'allais mourir, maman!»Jonathan est en état de choc. Dans les locaux de la police cantonale au Mont-sur-Lausanne, où une cellule psychologique a été mise sur pied hier après-midi, il retrouve sa maman en pleurs. «J'ai cru que j'allais mourir», lui confie-t-il.
Au moment de l'accident, le jeune garçon de 12 ans se trouvait dans un véhicule avec trois copains pour aller fêter un anniversaire. Les enfants ont pu s'extraire de la voiture par la fenêtre. Mais la mère d'un de ses amis qui conduisait est restée bloquée jusqu'à l'arrivée des secours. «Ma femme est à l'hôpital car sa jambe était coincée», raconte Beat Burke, le mari encore sous le coup. Il était dans la voiture de devant avec deux autres enfants, lorsque sa femme a embouti sa voiture par l'arrière.
Acheminé dans les locaux de la police comme une soixantaine d'autres personnes impliquées dans l'accident, il attend de pouvoir faire sa déclaration avant d'aller louer une voiture pour ramener les enfants.
A l'entrée du bâtiment, au milieu des urgentistes, des policiers et des psychologues qui vont et viennent, une jeune femme un peu hagarde attend aussi son tour. «Je suis aide-soignante. Quand j'ai compris ce qui se passait, je suis tout de suite sortie de ma voiture pour essayer de porter secours aux gens. J'ai aidé un monsieur à s'extraire de sa voiture par le coffre. J'ai aussi aidé des enfants à enjamber une barrière pour qu'ils se mettent à l'abri», confie Vanessa Berardis, très émue.
Derrière elle, un jeune homme sort du bâtiment. Il s'apprête à remonter dans l'ambulance. «J'ai eu le coup du lapin. Je suis choqué. J'étais derrière le camion qui s'est mis en travers de la chaussée.» E.Tz
Source : Le Matin - Stéphane BerneyLutry VD : Carambolage sur l'A9 - "le bruit des chocs était horrible"
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